La prison des étiquettes

Hello les gribouilleurs

Je viens de passer un mois particulièrement difficile. En tout cas c’est de cette manière que j’ai étiqueté les 30 derniers jours de ma vie. J’ai été malade. Je trouvais que je travaillais trop, mais je ne m’arrêtais pas pour autant. J’ai mis en pause toutes mes bonnes habitudes et ma discipline de vie. Et je me suis mise en mode “Rien ne va”. Et pour couronner le tout, il faisait décidément trop froid. 

Étrangement, pendant la même période j’ai été félicité pour mon travail de qualité en pleine réunion devant tous les employés. Mais qui s’en soucie. Attendez un peu est ce qu’une chose aussi “banale” pouvait compter dans mon drame? Non, jamais. J’ai reçu un cadeau de mon ami invisible et j’ai assisté à la fête de Noël. Un très joli cadeau. Mais non ça aussi, ça ne comptait pas. C’était acté,  validé par le CEO de ma vie: j’étais dans une période noire et il était hors de question de regarder ailleurs.Il n’y a pas de demi-mesure dans le malheur. 

Avant ces 30 jours, je me réveillais tous les matins à 5h30 et j’allais courir pendant 15 min avant de commencer ma journée. Tous les jours je méditais, je lisais, j’écrivais, je planifiais, j’apprenais et quelque part en moi j’ai commencé à penser que j’avais le droit de réaliser mes rêves. J’étais en train de devenir la meilleure version de moi.  Et puis un matin je me suis senti fébrile. J’avais mal à la tête et j’ai mis ça de côté. Il était hors de question que la maladie me gâche mon plaisir. Il était hors de question que je m’arrête en si bon chemin. Les symptômes ont commencé à s’aggraver et j’ai tu la voix qui me disait qu’il fallait que j’aille voir un médecin. Quand j’ai finalement accepté d’aller à l’hôpital, j’étais trop fatigué et trop énervé. Et mon besoin le plus important a commencé à se résumer à dormir. Tout ce qui ne faisait pas référence au sommeil était sans valeur. J’ai convoqué mon cerveau reptilien et je l’ai mis au contrôle de ma vie. Réveil à 9h, dodo à 23h et rodéo Netflix en continu. J’ai regardé toutes les vidéos Tik Tok que mon cerveau était capable d’ingérer et même plus. J’ai continué à travailler tout en maintenant un certain niveau de qualité. Mais je n’étais pas là. J’ai dansé devant mon miroir, mais je n’étais pas là. J’ai chanté et j’ai médité, mais je n’étais pas là. L’étiquette était plus importante que le reste. C’était décidé, il fallait que je me focalise sur l’essentiel: “Je vivais une période difficile”. Mon histoire était simple et je l’ai entretenue. 

Pourquoi je vous raconte ma vie? Sans doute parce que je suis loin d’être “That girl”. Mais par-dessus tout parce que maintenant que je sors de cette période et que j’ai enlevé l’étiquette. Je me rends compte que je me suis raconté une histoire et que j’ai adapté mon attitude à cette dernière. Aujourd’hui j’aimerais que quelqu’un lise ce poste et sache qu’il faut éviter d’étiqueter une journée, un mois ou une année comme étant bon ou mauvais. Si vous étiquetez par exemple votre journée comme mauvaise, vous adapterez votre attitude à l’étiquette.Vous serez concentré sur tout ce qui ne va pas et  qui a besoin d’être changé. Une telle attitude vous rendra aveugle face aux opportunités. Parce que le problème d’une étiquette c’est qu’elle a besoin de carburant. L’attention que vous portez à tout ce qui ne va pas est ce carburant. 

Zig Ziglar  a écrit  “C’est votre attitude bien plus que votre aptitude qui déterminera votre altitude“. Si vous vous attachez à vos étiquettes, elles détermineront votre attitude. Le problème c’est que les étiquettes sont des prisons et aucune bonne attitude ne peut naître d’un emprisonnement.  Alors, chers amis gribouilleurs  avant de décider de qualifier une journée, une période ou une année rappelez vous que cette qualification est aussi votre carte  allez en prison. Et que si vous n’êtes pas attentifs, vous perdrez de vue l’essentiel. La beauté et la richesse qu’il ne manque jamais à la vie. 

Je vous aime un peu, beaucoup, passionnément, mais pas à la folie.

Photo par Obed john sur Unsplash

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *