Hello les gribouilleurs,
Je ne sais pas pour vous, mais je sens que cette année va être magnifique. Mais qu’est-ce que je raconte, cette année est déjà extraordinaire. J’ai commencé avec des célébrations et le bonheur ne cesse d’augmenter dans ma vie. Sauf ce matin où, dès le réveil quelques musiciens ont décidé de siéger dans ma tête, provoquant une sensation désagréable qui mérite une action ciblée. Un adulte normal penserait à un calmant, moi je pense à retourner dans mon lit. Ce matin, je n’ai pas envie d’être forte. Je n’ai pas envie de réussir dans ces conditions avec le malaise. Je veux juste que la douleur disparaisse et après je verrai. Et je veux qu’elle disparaisse toute seule, comme une déclaration de l’univers qui dit que j’ai le droit de donner le meilleur de moi.
Ces pensées se bousculent dans ma tête. Je commence à les connaitre. J’en ai fait mes conseillers principaux jusqu’ici. Mais ce matin je n’y crois pas. Quelque chose ne va pas dans ce que me disent mes pensées. Ce matin je ne retourne pas dans le confort de mon lit. Je choisis d’avoir de la compassion pour moi-même parce que la douleur est réelle. Je choisis d’avoir de la compassion pour moi même, mais de ne pas avoir pitié de moi. Je ne suis pas une victime. Aujourd’hui je ne serai pas la victime de la vie.J’ai peur des migraine, mais je ne vais pas mettre pause sur ma vie. Je ne vais pas jouer les diseuses de bonne aventure en allant chercher des raisons de m’inquiéter dans un passé qui a fait sa vie.
Ce matin, comme une grande, je passe à l’action. Je prends des précautions pour calmer la douleur et je suis le programme que j’ai préparé la veille. J’ai passé des années à faire des pauses. Je les ai attribué à un besoin que mon corps avait. Pour moi le message de la fatigue, la moindre, était que je faisais une choses que je n’avais pas le droit de faire. Aspirer à la réussite par exemple. Mais mes récentes expériences m’emmènent à croire que j’ai simplement refusé l’inconfort sur mon chemin. Je pensais que ça devait être facile alors, J’ai décidé que je réussirai mes projets et ma vie à certaines conditions. L’une d’elle étant de n’aller au bout d’un projet que si je pouvais le gérer en flux continue de bout en bout. En d’autres termes rien ne devait m’arrêter. Si quelque chose m’arrêtais, le projet aussi s’arrêtait et finissait au cimétiaire. J’ai arrêté des défis à une semaine de la fin parce que je m’étais réveillée un matin avec des maux de tête qui sont passés 2h après mon réveil. J’ai arrêté des formations à un chapitre de la fin parce que je n’avais pas compris le chapitre comme je voulais. J’ai arrêter des projets qui m’avait pris des mois parce qu’un matin ma journée ne s’était pas passé comme prévue.
Au bout de quelques années j’ai décidé que c’est comme ça que j’étais. Vu le nombre de cadavre dans ma cave à projet, j’ai conclu que je ne pouvais pas me lancer dans un certain type de projet parce que je n’aurai jamais la santé qu’il faut, les finances qu’il faut, la patience, le degré de continuité. Pour moi un projet de 365 jours c’était 365 jours de travail en continue et un seul jour d’arrêt marquait la fin du projet. Mais c’était un mensonge. Je me suis menti pour m’assurer que je n’irai pas au bout de mes projets. J’ai balisé chacune de mes ambitions pour pouvoir présenter les excuses et non les résultats. Dans un monde qui me demandait la perfection, j’ai choisi de donner des excuses et de récolter la pitié.
Vous me direz sans doute que j’exagère un peu. Parce que la douleur est réelle, vous avez vraiment ce problème, vous avez vraiment cette contrainte. Mais vous et moi savons que vous pouvez faire avec l’inconfort jusqu’à ce qu’il disparaisse. Nous savons que le véritable obstacle c’est la peur d’échouer. Le véritable obstacle c’est la peur d’y arriver et de ne pas réussir aussi bien qu’on avait prévu. Mais que tirez-vous du confort ? Que tirez-vous de l’abandon de chaque projet ? Que tirez-vous de l’histoire pleine d’excuse qui vous sert de bouclier ? Que vous apporte vos abandons ? Au mieux rien, au pire la déception et le sentiment de vivre la vie de quelqu’un d’autre.
Je connais mon potentiel et je sais que vous connaissez vos aptitudes. Personne mieux que vous ne peux déterminer votre altitude. Mais si vous ne commencez pas l’ascension de votre vie, personne ne le fera à votre place. Vous continuerez à raconter la tragédie de votre vie. Celle où le héros perd chaque bataille contre le même ennemi. Si ça ne marche pas depuis 30 ans, pourquoi continuer à utiliser les mêmes outils ? Une nouvelle année commence, ayez le courage de renoncer à tout ce que vous croyez savoir de ce que vous pouvez faire ou pas. Faites quelque chose aujourd’hui. Renoncez à l’attachement que vous avez à la valeur que vous pensez que les autres vous donnent ou à celle qu’ils devraient vous donner. Faites un pas vers une meilleure version de vous, faites un pas tremblant, fiévreux, douloureux, mais faites ce pas. Je vous souhaite une année d’action, je me souhaite la même chose. Ce texte, il est pour moi mais aussi pour vous. Ayons le courage de refuser l’ancienne version de l’histoire. Je vous aime un peu, beaucoup, passionnément, mais pas à la folie.