Gribouillis d'adultes

Un complIment

Hello les grbouilleurs,

« Si j’avais tendance à m’éterniser sur tout ce que je n’étais pas, la raison en était simple. J’avais du mal à définir qui j’étais. » Je viens de lire cette phrase dans L’art de la victoire de Phil Knight et elle m’a donné envie de vous parler des compliments.

« Tu es spécial. » Cette phrase m’hérisse le poil. Instinctivement, je me dis que c’est faux. Au moment où elle est prononcée, je suis au milieu d’une belle conversation. C’est tout ce que j’aime : à 360°, nous survolons l’univers, les sujets s’enchaînent sans se ressembler, et les rires fusent. Mais cette phrase m’arrête dans mon élan. Je la connais et elle me terrifie encore. Elle me fait penser aux nuages qui annoncent une pluie imminente. Je ne veux pas être spéciale. « Spéciale » et « seule pour l’éternité » ont le même sens pour moi ; je ne veux ni l’un ni l’autre. Devant ce qui semble pourtant être un joli compliment, mon cerveau m’invite à la prudence. Il me dit : rappelle-toi, les compliments viennent juste avant les attentes, qui précèdent la déception menant au rejet ou aux insultes. Cette conclusion me donne des frissons. Je la connais, elle m’a accompagnée pendant mes années universitaires et mes premières années de carrière. C’était mon diplôme d’humilité : ne pas croire aux compliments pour éviter de prendre la grosse tête. Mais alors que ce mantra fait son chemin, quelque chose dans cette phrase me semble faux. Est-ce que tous les compliments que j’ai reçus se sont soldés par le rejet ? La réponse est évidemment non. Oui, j’ai connu des histoires qui ont commencé par « Tu es spéciale » et qui se sont terminées par « Tu n’es pas assez bien à mon goût, pas assez forte, pas si intelligente que ça… » Alors j’ai gardé ce mantra pour me préparer à la prochaine attaque, en me disant : si ce n’est pas une attaque, tant mieux, mais si s’en est une, au moins je serai protégée.

Aujourd’hui, ce mantra sonne faux. C’est comme un murmure lointain, et même si l’émotion reste vive. Ce que je sais aujourd’hui, c’est qu’un compliment n’engage que celui qui le fait, et une flatterie n’engage que celui qui la dite. Recevoir un compliment peut être une bénédiction, mais lorsqu’on a été éduqué au bâton et à la carotte, cela peut très vite devenir la drogue dont on a besoin pour se sentir bienvenue sur Terre. Face à un compliment, la question n’est pas d’évaluer la sincérité du compliment ou les intentions de celui qui le fait. J’ai envie de dire qu’il s’agit plutôt de se concentrer sur la réaction que l’on a. Est-ce qu’on se sent pousser des ailes ? Si oui, la deuxième question est : pourquoi ces ailes n’ont-elles pas poussé avant ? Sans doute parce que vous vous êtes dit que la beauté qui se dessine devant vos yeux n’a de sens que si une autre personne la voit aussi.

Les compliments donnent des informations sur la position d’une personne par rapport à quelque chose que vous dites ou faites, mais ils ne devraient pas vous définir. Un compliment, en général, parle d’un aspect spécifique de vos actions, mais il parle rarement de vous dans votre entièreté. Un compliment ne devrait pas vous définir. Si on me dit « tu es une personne spéciale », que me reste-t-il à devenir si je fais de cette phrase mon identité, si j’essaie de m’ancrer dans cette perception ? Je perds mon droit à l’échec, je renonce à mon droit de tomber, de danser sous la pluie, de rire aux éclats quand je tombe dans la boue. La manière dont les compliments vous définissent est proportionnelle à la manière dont vous laissez les reproches vous abaisser. C’est beau de se sentir pousser des ailes devant un « tu es belle » et qu’est-il de la phrase contraire tu es un 2/10 ? Les autres auraient dont la graine et le coutela de vos ailes ? Qui leur a donné la permission ?

Mon réflexe primaire est de rejeter les compliments pour me protéger. C’est une protection que j’ai développée pour ne pas en faire trop. Mon réflexe devant les reproches est de chercher en moi ce qui a besoin d’être rejeté parce que, de cette manière, je suis protégée contre le monde. Deux stimuli, une action : le rejet. Ça veut aussi dire que mon cerveau est en vigilance maximale 100 % du temps, toujours en train de se préparer à la guerre. C’est hautement toxique, mais disons qu’il y a des circonstances atténuantes. J’ai appris à craindre le monde en évitant d’être rejetée. Mais éviter, c’est s’emprisonner et mourir avant d’avoir vécu.

Un compliment, quelle que soit la personne qui le fait, ne doit pas être pris comme un élément de validation ou d’invalidation de ce que vous êtes. Votre avis compte, quel qu’il soit. Si vous êtes fier de vous et que vous recevez un compliment, c’est une bonne chose, ça vous fait une équipe de pom-pom girls ou boys (avec vous en leader). Si vous êtes déçu par un travail que vous avez présenté, que vous recevez un compliment, cela ne veut pas dire que la personne essaie de vous rassurer. Cela veut parfois dire que vous avez mis la barre très haut et que vous avez oublié de vous complimenter pour le chemin parcouru. Recevoir un compliment ne devrait pas nous arrêter. Recevoir un compliment ne devrait pas nous faire rater des battements de cœur, surtout si on en reçoit sans rien faire du tout. Parfois les gens aiment votre travail, parfois c’est juste vous qu’ils aiment, tel que vous êtes. « Tu es spécial » n’est pas un contrat de travail qu’on vous tend et qui contient mille clauses et obligations. Non, c’est seulement un murmure. Une caresse du vent. Pas besoin d’organiser une conférence, pas besoin d’être en alerte maximale. Personne ne vous attaque ici. Personne n’essaie de vous piéger. Et même si c’était le cas, vous n’êtes pas responsable des actions des autres ; vous êtes responsable de votre réponse à leurs actions, vous êtes responsable de votre paix, vous êtes responsable de l’ambiance en vous. Déposez les armes, enlevez le gilet pare-balles, ouvrez-vous à ce que le monde a à offrir, car parfois ce qui suit un premier compliment est une amitié qui vous apprend à vous voir avec des yeux complètement différents. Et si le compliment devient un reproche,  regardez-vous dans un miroir et offrez-vous un peu de compassion et d’amour ; c’est gratuit et sans effets secondaires.

Pour finir, je dirais que je suis quelqu’un de spécial : regardez, j’ai écrit ce texte rien que pour vous. Je me félicite, et si, d’aventure, vous avez envie de me faire un compliment, allez-y. Mon cher et tendre cerveau a compris la leçon. Et d’ici là, je vous aime un peu, beaucoup, passionnément, mais pas à la folie.

Etincelle et flamme : décidez maintenant

Ce matin, je me suis réveillé avec deux cadeaux, une étincelle de bonheur et un feu d’inquiétude. Je me demande à quoi va ressembler ma journée et je me réponds que ce sera un peu comme hier. Sauf qu’hier n’était pas la journée des Awards, donc je n’en veux pas. Je me dis que peut-être je vais enfin réussir à lire tous les livres que j’ai et à finir tous les cours qui m’intéressent, comme ça en un clin d’œil j’aurai la promotion que je veux et tout l’argent du monde. Mais j’ai fini par renoncer à ce plan en décidant que si la magie existait, on le saurait déjà vu que nous sommes en 2024 et que tout le monde sait tout sur tout. Alors que j’élaborais la théorie d’une mauvaise journée et nourrissais la flamme de l’inquiétude, j’ai senti en moi un changement. J’ai eu un moment de paix inattendu, court mais bien présent. Et dans ma pensée, je me suis entendu dire : « Et si ».

Mon texte d’aujourd’hui parle de choix et de décision. Il y a des années, pour la première fois, j’ai lu cette phrase : « On a toujours le choix ». Depuis ce temps, c’est une phrase que j’ai souvent revue ou réentendue. J’avoue que j’étais sceptique. Mais l’expérience de la vie et le sourire narquois des circonstances ont fini par me faire accepter que même dans les moments les plus compliqués, on a le choix et qu’on choisit toujours.

Dans le livre de la Genèse, on raconte le récit de la création et comment Dieu a créé l’homme et la femme et leur a tout donné sauf le droit de manger une pomme. La légende raconte qu’ils ont mangé la pomme. Mais voici une chose qui m’a marqué, lorsque Dieu a demandé à Adam pourquoi il avait désobéi, ce dernier n’a pas donné de raison mais a renvoyé la faute sur l’autre. Comme s’il n’avait pris aucune décision. Et lorsque Dieu a posé la question à la femme, elle a pointé le doigt sur le serpent mais n’a pas accepté qu’elle avait simplement décidé de croire que Dieu est un menteur sociopathe qui ne voulait pas qu’elle mange une pomme qui donne des pouvoirs.

Mon idée ici n’est pas de vous forcer à croire en Dieu, vous êtes libre de décider. Ici, j’aimerais vous montrer une illustration de la manière dont nous renonçons à notre pouvoir de décision en disant je n’ai pas eu le choix, c’était ou c’est ma seule option. Il n’y a jamais une seule option. Il y en a toujours au moins deux. Dans le cas de l’histoire d’Adam et Ève, je me dis que lorsqu’on fait confiance à quelqu’un, on lui parle avant d’écouter les théories complotistes de la voisine ou de nos propres pensées. Devant le doute, ni Adam ni Ève n’ont su prendre de décision. Ils ont délégué la faute et accusé l’autre en se disant que le délégué serait le seul à être puni. Mais le serpent est sans doute le seul dans cette histoire à avoir assumé son choix peut-être parce qu’il n’avait personne à accuser.

Lorsqu’on échoue, il faut accepter de se dire, je n’ai pas choisi la bonne stratégie. Accuser le petit copain qui ne vous a pas soutenu vous enferme dans le giron de quelqu’un qui ne devrait pas avoir autant de pouvoir. Il vous a peut-être distrait, mais vous avez choisi de l’écouter. Il faut savoir que prendre de bonnes décisions s’apprend. Anthony Robbins l’a dit de manière plus poétique : « Le succès est le fruit d’une bonne décision, une bonne décision est le fruit de l’expérience et l’expérience est souvent le fruit d’une mauvaise décision ». Si vous n’acceptez même pas vos mauvaises décisions, comment ferez-vous pour acquérir de l’expérience ? Lorsque vous acceptez de porter avec fierté une mauvaise décision, vous apprenez de belles choses sur vous. Parce qu’une mauvaise décision a toujours de bonnes raisons jusqu’à ce qu’on soit face aux petits monstres qu’elle a créés.

Le jour où vous rencontrez votre bourreau est souvent l’un des plus beaux de votre vie, le jour où vous le quittez l’un des plus difficiles et le jour où vous acceptez que vous l’avez choisi l’un des jours les plus libérateurs . J’ai intitulé ce texte « Étincelle et flamme » parce que les mauvaises décisions commencent souvent avec un feu dont on ne sait pas grand-chose. Et les bonnes décisions ont souvent la saveur d’une étincelle. À première vue, une étincelle ne peut allumer aucun feu. Mais si vous connaissez les statistiques des feux de forêt, vous savez que ce n’est pas le cas.

Maintenant, un peu de sérieux. Parlant de ma journée, j’ai passé une excellente journée. Oui, j’ai choisi l’étincelle qui s’est présentée à moi sous forme de : « Et si je passais une merveilleuse journée ». J’ai choisi de me dire que j’avais le choix. Au moins dans ma tête, là je pouvais m’autoriser la paix, le rêve, la fête et là la flamme de la déception s’est transformée en étincelle à peine perceptible. Ah, elle me parle, elle me dit que c’est seulement partie remise. Mais j’ai découvert que tous les jours, vous aurez le même choix à faire : étincelle ou flamme. Je vous aime, un peu, beaucoup, passionnément, mais définitivement pas à la folie.

Image par Manfred Antranias Zimmer de Pixabay

Un remède à la jalousie

Un conte chinois raconte :
« Un vieux fermier avait pour seule richesse un vieux cheval grâce auquel il labourait ses champs. Un jour, le cheval s’enfuit vers les collines. Ses voisins, qui le prenaient en sympathie, lui dirent : « Quelle malchance ! » et lui répondit : « Chance ou malchance, qui peut le dire ? ». Une semaine plus tard, le cheval revint des collines avec un troupeau de chevaux sauvages, et les voisins félicitèrent le fermier pour sa bonne chance. Il répondit encore : « Chance ou malchance, qui peut le dire ? » Puis, lorsque son fils, voulant dompter un des chevaux sauvages, fit une chute et se brisa la jambe, tout le monde pensa que c’était une grande malchance. Le fermier, lui, se contenta de dire : « Chance ou malchance, qui peut le dire ? » Quelques semaines plus tard, des soldats de l’armée entrèrent dans le village et mobilisèrent tous les jeunes gens valides pour partir en guerre. Quand ils aperçurent le fils du fermier avec sa jambe cassée, ils le dispensèrent du service. Était-ce de la chance ? De la malchance ? Qui peut le dire ? Tout ce qui, à première vue, semble un mal peut, en fait, être un bien déguisé. Et tout ce qui, à première vue, semble un bien, peut en réalité être un mal. »

Je commence cet article par un texte qui n’est pas de moi parce que finalement, ce texte m’a ramenée devant le clavier. Cela fait 6 mois que je n’ai rien posté sur le blog et cela fait quelques mois que je n’ai pas écrit. À quoi cela est dû ? J’ai envie de dire que j’ai manqué de temps, mais je m’abstiendrai de mentir. Je n’arrivais pas à écrire. Je ne voulais pas vous dire d’être calme alors qu’à l’intérieur j’avais du mal à maintenir ce calme. Je suis reconnaissante pour cette période de navigation à vue. J’ai envie de dire que j’ai fait des lignes encore plus courbes que d’habitude et que j’ai eu encore plus de mal à accorder les couleurs sur le dessin de ma vie. Mais j’ai aussi, et surtout, appris à plonger dans la tempête parce que c’était ma tempête et que la seule personne qui pouvait l’arrêter c’était moi.

Aujourd’hui, je vous parle de jalousie. J’ai toujours pensé qu’il y a deux choses sur terre qui sont laides : la jalousie et l’envie. Ces deux sorcières, au-delà de rendre les gens méchants, aigris et insensibles, minimisent souvent les combats et les victoires des autres. Pourquoi je veux parler de jalousie ? Parce que j’ai surpris les enfants que j’héberge dans mon cerveau en flagrant délit de jalousie. Je me suis entendue penser, « Si je n’étais pas passée par telle situation, j’aurais la même réussite que X ou Y. ». Cette pensée avait une certaine assurance. Elle était sûre d’avoir sa place dans ma tête. Au début, ça m’a attristée. Qu’est-ce qui m’est arrivé ces derniers mois pour que j’aie de telles pensées ? Je n’ai pas compris. Mais une introspection poussée m’a permis de me rendre compte que je ne me voyais plus, je passais trop de temps avec mes erreurs. J’ai perdu de vue mes accomplissements. Je vivais certains jours dans le passé en choisissant soigneusement tout ce qui n’avait pas été à mon goût et je me projetais dans un futur qui était la collection exponentielle de mes échecs. Je m’attendais au pire. Je savais tout ce qui se passerait mal. J’anticipais les pièges futurs, j’étais en guerre et mon ennemi c’était moi.

Ça vous arrive à vous aussi ? De vous dire que vous êtes à zéro, que vous étiez mieux avant et que vous serez pire plus tard ? Je me suis réveillée certains matins avec la certitude que je ne serais pas à la hauteur de la nouvelle journée. J’ai joué la sorcière de ma vie avec excellence (je mérite des félicitations). Le terrain sur lequel je plantais à présent mes rêves était une terre aride qui ne peut rien produire de bon. J’étais installée dans cette routine jusqu’au jour où cette pensée est venue naturellement. J’étais devant les fruits de ce que j’avais planté. Et comme ces fruits ne me correspondaient pas, j’ai décidé de changer radicalement.

J’ai découvert qu’il n’y a pas de demi-mesure lorsqu’on décide de s’aimer. Vous ne pouvez pas décider de prendre soin de vous et continuer à vendre vos échecs en minimisant vos victoires. S’aimer, c’est aussi aimer son histoire, aimer ses blessures, aimer ses cicatrices et noter les leçons derrière chaque échec. S’aimer, c’est effacer les mots de ceux qui nous ont dit ou montré à travers leurs actes qu’on n’était pas assez. S’aimer est une décision radicale. Il n’y a pas de retour en arrière. J’ai regardé la pensée qui disait que les autres sont mieux et j’ai eu de la compassion pour la version de moi qui le disait. J’ai entendu le cri en moi. Je lui ai dit que ce qui me manque pour avancer dans la vie, c’est son amour. C’est qu’elle démissionne de sa mission de tyran. Je lui ai répondu que ce dont j’ai besoin, c’est un regard de sa part. Parce qu’à force de regarder à l’extérieur, elle a oublié que l’intérieur était beau.

Chacun de nous suit un chemin que lui seul peut tracer. Si vous vous concentrez sur les chemins des autres, le vôtre disparaît. Un chemin de terre se recouvre d’herbe s’il ne sert pas. Et lorsque vous découvrez que vous êtes sur le chemin d’un autre et que vous allez à la dérive, vous regardez en arrière et il n’y a plus rien. Vous êtes perdu et vous tombez dans l’envie et sa sœur la jalousie. Vous avez alors le choix, retrouver votre chemin ou devenir un outil sur le chemin d’un autre. Si vous voulez vous prendre en main, il existe un GPS vers votre chemin : c’est la gratitude.

Après ma conversation avec dame Jalousie, j’ai demandé à Dieu comment je pouvais retrouver mon chemin et il m’a répondu que je devais le regarder et aller là où on m’aime. La gratitude et l’amour vous ramèneront toujours sur le chemin qui est le vôtre. Vous avez tout ce qu’il faut aujourd’hui pour aller vers ce à quoi vous aspirez, mais vous devez croire en vous. Vous devez croire que vous allez faire bien ou mieux demain. Vous devez accepter que la douleur n’aille pas durer. Vous devez rendre grâce pour les pas qui vous ont conduit à l’endroit où vous êtes aujourd’hui. La vie est belle, de temps en temps elle a besoin d’une douche et d’un vêtement propre, mais aucune déception, aucune mésaventure ne peut lui enlever sa beauté. Je vous souhaite de retrouver votre chemin et de vivre une vie merveilleuse. Je vous aime un peu, beaucoup, passionnément, à la folie.

Ah, si vous vous demandez le lien avec le texte du début, je ne sais plus, mais je sais que quoi que vous viviez aujourd’hui, « Chance ou malchance, qui peut le dire ? ».

Nouvelle année , Passez à l’action : Votre Histoire de Victime est Obsolète

Hello les gribouilleurs,

Je ne sais pas pour vous, mais je sens que cette année va être magnifique. Mais qu’est-ce que je raconte, cette année est déjà extraordinaire. J’ai commencé avec des célébrations et le bonheur ne cesse d’augmenter dans ma vie. Sauf ce matin où, dès le réveil quelques musiciens ont décidé de siéger dans ma tête, provoquant une sensation désagréable qui mérite une action ciblée. Un adulte normal penserait à un calmant, moi je pense à retourner dans mon lit. Ce matin, je n’ai pas envie d’être forte. Je n’ai pas envie de réussir dans ces conditions avec le malaise. Je veux juste que la douleur disparaisse et après je verrai. Et je veux qu’elle disparaisse toute seule, comme une déclaration de l’univers qui dit que j’ai le droit de donner le meilleur de moi.

Ces pensées se bousculent dans ma tête. Je commence à les connaitre. J’en ai fait mes conseillers principaux jusqu’ici. Mais ce matin je n’y crois pas. Quelque chose ne va pas dans ce que me disent mes pensées. Ce matin je ne retourne pas dans le confort de mon lit. Je choisis d’avoir de la compassion pour moi-même parce que la douleur est réelle. Je choisis d’avoir de la compassion pour moi même, mais de ne pas avoir pitié de moi. Je ne suis pas une victime. Aujourd’hui je ne serai pas la victime de la vie.J’ai peur des migraine, mais je ne vais pas mettre pause sur ma vie. Je ne vais pas jouer les diseuses de bonne aventure en allant chercher des raisons de m’inquiéter dans un passé qui a fait sa vie.

Ce matin, comme une grande, je passe à l’action. Je prends des précautions pour calmer la douleur et je suis le programme que j’ai préparé la veille. J’ai passé des années à faire des pauses. Je les ai attribué à un besoin que mon corps avait. Pour moi le message de la fatigue, la moindre, était que je faisais une choses que je n’avais pas le droit de faire. Aspirer à la réussite par exemple. Mais mes récentes expériences m’emmènent à croire que j’ai simplement refusé l’inconfort sur mon chemin. Je pensais que ça devait être facile alors, J’ai décidé que je réussirai mes projets et ma vie à certaines conditions. L’une d’elle étant de n’aller au bout d’un projet que si je pouvais le gérer en flux continue de bout en bout. En d’autres termes rien ne devait m’arrêter. Si quelque chose m’arrêtais, le projet aussi s’arrêtait et finissait au cimétiaire. J’ai arrêté des défis à une semaine de la fin parce que je m’étais réveillée un matin avec des maux de tête qui sont passés 2h après mon réveil. J’ai arrêté des formations à un chapitre de la fin parce que je n’avais pas compris le chapitre comme je voulais. J’ai arrêter des projets qui m’avait pris des mois parce qu’un matin ma journée ne s’était pas passé comme prévue.

Au bout de quelques années j’ai décidé que c’est comme ça que j’étais. Vu le nombre de cadavre dans ma cave à projet, j’ai conclu que je ne pouvais pas me lancer dans un certain type de projet parce que je n’aurai jamais la santé qu’il faut, les finances qu’il faut, la patience, le degré de continuité. Pour moi un projet de 365 jours c’était 365 jours de travail en continue et un seul jour d’arrêt marquait la fin du projet. Mais c’était un mensonge. Je me suis menti pour m’assurer que je n’irai pas au bout de mes projets. J’ai balisé chacune de mes ambitions pour pouvoir présenter les excuses et non les résultats. Dans un monde qui me demandait la perfection, j’ai choisi de donner des excuses et de récolter la pitié.

Vous me direz sans doute que j’exagère un peu. Parce que la douleur est réelle, vous avez vraiment ce problème, vous avez vraiment cette contrainte. Mais vous et moi savons que vous pouvez faire avec l’inconfort jusqu’à ce qu’il disparaisse. Nous savons que le véritable obstacle c’est la peur d’échouer. Le véritable obstacle c’est la peur d’y arriver et de ne pas réussir aussi bien qu’on avait prévu. Mais que tirez-vous du confort ? Que tirez-vous de l’abandon de chaque projet ? Que tirez-vous de l’histoire pleine d’excuse qui vous sert de bouclier ? Que vous apporte vos abandons ? Au mieux rien, au pire la déception et le sentiment de vivre la vie de quelqu’un d’autre.

Je connais mon potentiel et je sais que vous connaissez vos aptitudes. Personne mieux que vous ne peux déterminer votre altitude. Mais si vous ne commencez pas l’ascension de votre vie, personne ne le fera à votre place. Vous continuerez à raconter la tragédie de votre vie. Celle où le héros perd chaque bataille contre le même ennemi. Si ça ne marche pas depuis 30 ans, pourquoi continuer à utiliser les mêmes outils ? Une nouvelle année commence, ayez le courage de renoncer à tout ce que vous croyez savoir de ce que vous pouvez faire ou pas. Faites quelque chose aujourd’hui. Renoncez à l’attachement que vous avez à la valeur que vous pensez que les autres vous donnent ou à celle qu’ils devraient vous donner. Faites un pas vers une meilleure version de vous, faites un pas tremblant, fiévreux, douloureux, mais faites ce pas. Je vous souhaite une année d’action, je me souhaite la même chose. Ce texte, il est pour moi mais aussi pour vous. Ayons le courage de refuser l’ancienne version de l’histoire. Je vous aime un peu, beaucoup, passionnément, mais pas à la folie.

Image par 165106 de Pixabay

 Je Réécris le code de ma Vie!

J’ai eu 35 ans cette année et j’ai pris la décision de ne pas faire de fête pour marquer ce cap. Je voulais passer un moment avec moi-même et célébrer les pas que j’avais faits. Oui, j’ai célébré sobrement 35 années passées à sillonner un petit bout de cette terre. Les mois qui ont précédé ce moment, je n’avais pourtant pas envie d’avoir 35 ans. Mes insécurités semblaient accentuées. Je n’ai pas arrêté de me demander ce que j’avais accompli. Je regardais la vie des autres et je pouvais voir tout ce qu’il manquait à la mienne. Je n’étais pas jalouse, mais davantage en colère contre moi-même. Je me disais que je n’en avais pas fait assez. J’ai fait quelques allers-retours dans cette réflexion (ou cette conclusion) pendant un moment.

Et puis, sans pouvoir expliquer pourquoi, mon regard s’est porté sur moi, sur ma vie. Sur les fleurs qui ont poussé sur certains champs de bataille qui m’ont pris quelques années. Je me suis rappelé que pendant plusieurs années la santé et moi étions souvent en désaccord. J’ai regardé les fleurs de la confiance qui s’étendent de plus en plus dans ma vie. J’ai vu le résultat d’années de travail. J’ai vu la joie sur mon visage, qui s’est tellement gravée que j’ai une fossette qui n’existait pas pendant mes années d’adolescence. J’étais en vie, j’étais en santé, j’avais tous mes membres, un toit sur ma tête et bien plus d’amis qu’il m’en faut. J’avais vécu et j’avais devant moi un boulevard de possibilités.

La vérité, c’est que dans ma tête, le programme qui avait été implanté n’arrivait pas à comprendre que ma trajectoire ne soit pas celle qui était attendue par le programme. Je n’ai pas le permis, je n’ai pas d’enfant, je n’ai pas de chat… (la liste est trop longue), alors le programme s’est mis à bugger. Je me regardais dans le miroir et dans le programme, je ne trouvais pas ce qui me ressemblait. Célibataire, épanouie et heureuse simplement. Alors j’ai laissé tomber le programme. J’ai mis mute aux voix qui me disent que je ne fais pas mon âge. J’ai décidé qu’avoir l’air vieille à 35 ans n’était pas une option acceptable dans mon programme à moi. Et oui, j’ai réécrit le programme.

La vie, s’il est vrai qu’il faut la planifier, il faut avant tout la vivre. J’ai créé mon univers et dans mon univers, ma vie continue, elle se renouvelle tous les jours, un cadeau qui arrive chaque matin avec la promesse du meilleur et de nouvelles leçons. J’ai refait le programme et j’ai décidé qu’être adulte ne se mesurait pas à la quantité de choses que j’avais à troquer en échange de l’attention des autres. J’ai revu mes priorités et j’ai décidé que j’étais qualifiée pour être au premier rang de ma propre vie. J’ai pensé à ma valeur et j’ai décidé que la validation des autres est inutile si on parle de ma vie. J’ai décidé que danser sous la pluie était un truc de super adulte.

Je suis adulte, mais je ne suis pas obligée d’avoir des insomnies. Je suis adulte, mais je ne suis pas obligée d’avoir le permis pour être reconnue comme telle. Je suis adulte, mais je n’ai pas à le prouver. Et même si je ne suis pas adulte, c’est ma vie, mon terrain de jeu à moi toute seule. Je sais, je sais, ma liberté ne s’arrête là où commence celle des autres. En fait non, ma liberté ne s’arrête nulle part. Sinon, elle s’arrêterait là où commencent les coups des langues perverses de ceux qui veulent m’asservir avec leur « tu devrais ».

Si vous vous trouvez à la croisée des chemins et que le mot échec vous colle à la peau comme une sangsue, commencez par faire un garrot pour stopper le flot des comparaisons. Révisez le programme qui tourne dans votre tête. Si celui-ci ne vous convient pas, effacez le code et écrivez-en un nouveau. Vous n’avez pas à rester malheureux. Vous avez fait de votre mieux. Vos parents vous ont donné ce qu’ils pouvaient. La société vous offre ce qu’elle veut. Cependant, vous êtes le bénéficiaire d’un millier de miracles à la seconde, et vous avez le pouvoir de changer ce discours. À 35 ans, vous avez la possibilité de recommencer à zéro. Vous avez le pouvoir de changer votre vie. Vous pouvez vous débarrasser de tout ce que vous n’aimez pas, même si cela signifie recommencer dans une maison vide. Et ceci vaut aussi bien à 35 qu’à 90 ans.

La seule personne qui a le pouvoir de vous faire mourir avant l’heure, c’est vous. Je vous propose de vivre à 1000 à l’heure. Lorsqu’elle est bien vécue, la vie vaut vraiment le détour. Je vous aime un peu, beaucoup, passionnément peut-être, mais pas à la folie (je me réserve ça à moi). Joyeux Noël les gribouilleurs.

Image : Photo de Upesh Manoush sur Unsplash

Ne Répandez Pas Votre Amour Comme On Répand de la Farine par les Fenêtres : Réflexions sur l’Épanouissement Personnel

Hello les gribouilleurs.

Je suis une amoureuse de l’amour et récemment, j’ai commencé à me dire que j’avais sûrement tort. L’amour n’existe pas. Les transactions entre personnes de sexes différents, oui, mais pas l’amour. Et pourtant, ce soir, alors que je repense à l’une de mes expériences personnelles les plus difficiles et à la quantité d’amour que j’ai offert dans un environnement où je n’étais pas aimée. Je découvre avec joie que je continue à honorer l’amour et que je le garde comme valeur fondamentale. Avec l’expérience, j’ai fait quelques modifications dans ma perception et dans mes conclusions, mais le fond reste. J’ai appris qu’avant de donner tout ce que vous êtes et tout ce que vous avez, assurez-vous d’avoir compris l’une des règles fondamentales qui régit l’amour. Vous ne pouvez pas donner tout ce que vous avez, tout ce que vous êtes et survivre dans un environnement où on ne vous aime pas. Oui, même Dieu, avant de vous demander de renoncer à tout pour lui, commence par présenter le projet qu’il a pour vous. Il commence par montrer qui il est et ensuite vous parle de ce qu’il a à offrir.

Vous savez, je suis convaincue que l’amour n’a pas à être une transaction. Il n’y a aucune raison pour qu’il soit une punition. L’amour dans sa forme transactionnelle dit « je t’aime à condition que ». L’amour dans sa forme punition dit « j’arrête de t’aimer si ». Et dans sa forme la plus laide, il dit « prouve-moi que tu m’aimes, mais moi je n’ai rien à te prouver parce que je mérite tout et tu ne mérites rien ». Si dans votre vie vous êtes celui qui entend et obéit à ce discours ou pire celui qui le tient, vous faites partie de la longue liste de ceux qui corrompent l’amour. Si vous pensez que vous devez prier pour retrouver l’amour d’une personne qui vous traîne dans la boue tous les jours, vous êtes en train de corrompre l’amour. Parce que vous lui demandez de commencer loin de la source. Vous demandez à Dieu ou à l’univers de tisser à partir du mauvais fil.

L’amour commence en vous. Vous méritez d’être aimé et la première personne qui doit honorer cette réalité, c’est vous. Si vous avez beaucoup d’amis dans les bons moments et que dans les mauvais vous êtes seuls, vous aimez les autres, mais vous ne vous aimez pas. Je peux répéter pour ceux qui n’ont pas bien lu, mais je vous propose de relire plus haut, ça ira plus vite. Si vous ne vous entourez uniquement de personnes qui ne vous aiment pas, qui ne vous respectent pas, qui vous vident en permanence et que vous les récompensez pour ça en donnant toujours plus, c’est parce que vous avez besoin d’une équipe pour confirmer la perception que vous avez de vous. Vous pensez que vous devez prouver au monde entier votre valeur. Mais la vérité, c’est que vous n’avez rien à prouver à personne. Vous méritez d’être aimé, c’est un droit de naissance. Et personne n’a le droit de vous l’enlever en vous vidant de votre lumière.

Aujourd’hui, je me destine ce texte. Ce que j’ai appris cette année, c’est que lorsqu’on s’aime, on ne donne plus son amour aux personnes qui ne nous aiment pas. Si quelqu’un n’aime que vos qualités et que vous le laissez entrer dans votre vie, il vous aidera à vous haïr en utilisant vos défauts. Vous ne serez jamais entier devant cette personne parce qu’il ne faut pas qu’il vous voie dans vos moments les plus sombres. Mais c’est une torture inutile, parce que devinez quoi ? Tout le monde a des défauts. Et c’est à chacun de décider de ce qu’il en fait. Si vous aimez quelqu’un et que vous détestez ses défauts, laissez cette personne faire son chemin en paix, elle n’a pas besoin de votre poison. Si vous espérez qu’elle change par amour, vous êtes juste en train de garantir qu’elle va finir par se détester. Changer demande de la volonté et de l’amour pour soi. Personne n’entame un chemin sincère sur fond d’ultimatum. Et si les ultimatums peuvent introduire une inflexion notable dans les actions, elles peuvent difficilement changer le cœur d’une personne.

Finalement, il est essentiel de souligner que peu importe la pureté de l’amour que vous donnez, il est des lieux où votre amour sera comme de la farine jetée du haut d’un immeuble : au mieux ça n’a aucun intérêt, au pire s’il y a du vent ça vous reviendra à la figure et pas de la meilleure des manières.

Si vous me lisez, qui que vous soyez, je vous aime un peu, beaucoup, mais pas à la folie. Et cet amour, je le donne parce que tout le monde mérite d’être aimé et ici je me sais aimée.

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Image par Herbert de Pixabay

Chirurgie des  valeurs

Hello les gribouilleurs,

Il parait que je n’ai pas d’humour, en tout cas c’est ce que j’ai entendu aujourd’hui. Ça n’a rien à avoir avec le texte du jour, mais je voulais me rappeler que  je vous fais rire, enfin je crois. 

J’ai eu une conversation intéressante il y a quelques minutes lors du déjeuner. Bon enfin j’ai surtout écouté une histoire. Celle d’une demoiselle qui s’est faite refaire le corps et qui n’a apparemment pas rentabilisé son investissement. Elle est à la recherche de l’homme parfait: 1m80 et qui a de l’argent. En soi c’est un pur produit de la société qui dit que l’amour est une compétition au cours de laquelle les plus beaux gagnent et nous les laids devons nous contenter des restes. Alors certains utilisent tous les outils disponibles pour accéder au Graal de la beauté. Mais comme tout business, celui des relations “Zamoureuses fructueuses” est risqué. Vous pouvez prendre toutes les précautions du monde et finir aussi seul que le drapeau des USA sur mars. 

En réalité, en  écoutant cette histoire, je me suis senti triste pour la fille. Surtout que le conteur lui a fait la leçon pour lui démontrer que son rêve est impossible. En y pensant,ses arguments sont valident, mais ils n’ont pas leur place. Je pense qu’il faut respecter les rêves des autres même si notre logique personnelle ne nous permet pas de les comprendre. Personnellement je comprends les personnes qui font une allergie chronique au bonheur simple comme ceux que procurent un bon plat de nourriture (oui la nourriture me rend heureuse). Dans le cas de notre miss univers, le sien se trouve dans 1,80 mètre  de chair humaine, d’os et d’euro. Je comprends ses motivations sauf que chair, os et  euro  ne signifient  pas nécessairement optimisation des neurones aussi bien de la part de la cible que de celle de la tireuse.

Maintenant que j’ai raconté une histoire qui ne me regarde absolument pas, j’hésite pour la suite de mon texte. Je me demande si je dois écrire ce texte à destination des femmes qui a perdu le contact avec la réalité ou à ces personnes imparfaites qui se pose en juges enfoncent ces dernières parce qu’on a le droit d’intervenir pour sauver des gens qui ne nous ont rien demandé. Je vais choisir la voix de la raison et  me parler à moi. La raison pour laquelle cette histoire m’a touchée c’est que sous les airs de sérénité que j’affichais en écoutant l’écoutant, je me retrouvais dans cette fille. Je n’ai pas fait de chirurgie esthétique, mais plus d’une fois, j’ai fait la chirurgie de mes valeurs. J’ai donné là où je n’avais rien et j’ai laissé qu’on me prenne bien plus que ma dignité parce qu’une femme “doit” faire tout pour garder “SON” homme. Je me suis vu à la place de cette fille qui croyait avoir trouvé la solution dans le bistouri et je me suis rappelé de toutes les fois où je pensais avoir trouvé la bonne manière de parler, de faire , d’organiser et où je me suis retrouvé sur le trottoir de la vie à supplier pour une miette d’amour.

Juger ceux dont les péchés sont publics est facile, ça nous donne l’impression que nos forfaits invisibles sont meilleurs, mais la vie ce n’est pas une compétition (même pas celle de qui fait les meilleures bêtises). En le disant, je ne fais la morale à personne, je suis la première à plonger dans le piège du jugement d’autrui dès que j’ai une occasion.  Mais autant que possible, j’essaie de me rappeler que la vie ce n’est pas qui arrive le premier: on ne va nulle part. La vie ce n’est pas le concert de l’indignation face aux souffrances de ceux qui sont à des milliers de km alors que le collègue à côté galère et qu’on ne fait rien. 

La vie c’est avoir le courage de regarder l’endroit où on se trouve et d’agir parce qu’on a les ressources (on respire) et ça commence à l’intérieur. Par ne juger aucun des personnages de l’histoire qui nous touche. Ça peut aussi être écrire ce texte et vous rappelez que nous n’avons pas cessé d’être des enfants qui voient devant la maison mal dessinée que nous sommes un véritable chef-d’œuvre et qui en sommes fières.

En tout cas d’ici à ce que je trouve un titre à ce texte, je vous aime un peu, beaucoup, passionnément, mais pas à la folie

Photo de JC Gellidon sur Unsplash

Au contact des gladiateurs

Hello les gribouilleurs,

Essayez de deviner le titre de mon film préféré à travers celui de ce poste. Unnnn, deux, je confirme vous avez trouvez. Je suis fan de Gladiator un film sorti en 2000 mais qui trouve encore de la place dans mon cœur. Ce qui me fascine dans ce film c’est sans aucun l’élégance avec laquelle Maximus se relève à chaque épreuve. Samedi dernier j’ai assisté à un événement qui m’a marqué et j’ai eu envie d’e partager. Mais avant je dois vous dire que j’ai écrit le premier jet de se texteà 5h du matin après avoir passé la nuit à danser sans boire. C’est un secret de gribouilleur et je vous fait confiance.

Ce week-end,  j’ai donc assisté au 10 ans de l’association  Diversité alternative (ils ne m’ont rien demandé) et ça a été l’occasion pour moi de rencontrer des personnes qui « font le job », des personnes qui ne subissent pas la vie, qui ne se laissent pas emporter par le courant parce qu’on leur a dit que c’est comme ça. J’ai échangé avec des jeunes et des moins jeunes qui se dépassent et qui surpassent les attentes que le monde bienveillant, malveillant essaient de leur imposer. C’était un moment agréable, c’était comme être au milieu des participants à un brainstorming dont le paramètre principal était : »être Combatif ». Cet événement m’a donné envie de parler de l’impact qu’a votre entourage sur vos aptitudes et sur votre altitude. A travers ce texte, j’ai voulu attirer votre attention sur l’aptitude de ceux qui peuplent votre quotidien à vous nourrir, vous vider ou vous empoisonner, ça dépend.

Et pour commencer, laissez moi vous raconter l’histoire de Lambert le lion bêlant (une petite version très revisitée). Lambert est un lionceau qui a été livré par inadvertance à la mauvaise maman. Il a donc atterri chez les moutons qui l’ont élevé comme un mouton.  il bêle comme un mouton, il est végétarien…un jour, le troupeau de moutons est attaqué par des lions qui dévorent tout le troupeau sauf le lionceau devenu grand. Le Lion mouton est dévasté par toute cette violence et alors qu’il se lamente, l’un des lions lui demande quel est son problème. Il lui répond qu’ils ont tué sa famille. Le lion le regarde et se met à rire, il lui donne de la viande et le force à manger et ensuite le lion mouton se met à rugir. Bon, l’histoire originale n’est pas écrite comme ça, mais je pense que vous comprenez. Si vous vous sentez trop faible aujourd’hui peut-être que c’est parce que vous êtes un lion au milieu des moutons. Si vous avez l’impression que vous devez suppliez pour manger, travailler ou avoir de la valeur peut-être que c’est parce que vous êtes au mauvais endroit entouré de personne qui ne savent pas vous valoriser où qui ne savent pas jusqu’où peut aller la puissance du petit humain quel que soit sa couleur ou son origine.

A ceux qui doute, vous êtes un gladiateur, qui que vous soyez, vous en êtes un. Parce que vous avez ce qu’il faut pour y arriver, mais il faut faire le chemin et il faut surtout rencontrer des gladiateurs. À leur contact, vous apprendrez que la douleur passe. Vous saurez que vous n’êtes pas seule sur le chemin qui vous fait si mal. Vous découvrirez que si vous avez atteint le fond de la grotte alors il est temps de creuser. Celui qui se lamente meurt, celui qui creuse devient fort. 

Ce texte je le destine à mes jeunes frères et sœurs qui pensent qu’on leur refuse le soleil parce qu’il y a eu une quelconque erreur de casting à leur arrivée sur terre. J’aimerais vous dire que le soleil n’appartient à personne. Mais si vous aspirez à profiter de tous ses rayons, vous devez sortir du troupeau de moutons et rejoindre les gladiateurs. Vous devez devenir des guerriers de la vie. Et si vous ne savez pas comment faire, rapprochez-vous des gladiateurs et avec eux vous apprendrez à choisir les douleurs qui forgent et non celles qui rabaissent.

La vie a toujours au moins un cadeau à offrir, mais si vos yeux restent fermés, vous ne les verrez jamais.

Je crois en une génération qui n’a pas peur de donner le meilleur pour faire de ce monde un lieu où tout le monde se sait à la maison. 

Vous pouvez retrouver certaines de mes réflexions sur gribouillisdadultes.com

BARRAGE ANTI MIRACLE

Hello les gribouilleurs,

L’un des moments que je préfère dans une journée c’est celui que je passe sous la douche. J’ai 4 types de douches.  Il y a la douche calme et rapide, celle que je prends quand je suis en retard. J’ai la douche de méditation le soir avant de dormir et il y a la douche party avec beaucoup de musique et  qui a donné naissance à ce texte. La douche n’est pas le sujet de mon texte, mais je voulais que le contexte soit clair. Tout à l’heure, j’ai donc organisé une douche party et quelque chose m’a marqué dans l’une des chansons qui me faisaient danser. Le titre : “Alain Parfait” de l’artiste Camerounais Tenor. Il parle de Toto un mauvais élève qui va se faire interroger le lendemain et qui choisit de dormir et de jouer. Habitué à l’échec, il espère un miracle. Le soir, il fait un rêve dans lequel il a toutes les réponses et le lendemain armé de son rêve, il va à l’école confiant que cette fois il aura les bonnes réponses et qu’il ne sera pas puni. Sauf que le lendemain, il n’a pas les bonnes réponses et bien sûr il est puni.

En écoutant l’histoire, ça m’a rappelé toutes mes petites habitudes d’échecs. Toutes les histoires que je me raconte à propos des choses que je ne peux pas faire, de toutes ces petites habitudes que je ne peux pas changer parce que : “je suis comme ça”. Par exemple, je suis convaincu que si je dors après minuit impossible de me réveiller le lendemain à la bonne heure. Et comme je tiens à mon histoire il y’a des chance pour que je me réveille 5 min avant de commencer ma journée de travail. Non, je ne suis pas paresseuse, j’ai une excuse. En fait j’ai le devoir de ne pas me réveiller tôt ces jours là. S’est prouvé scientifiquement, il  faut 7h de sommeil par nuit pour être en forme et éviter les maladies. Et l’argument ultime, si je me force, je me réveille avec des maux de tête (des tout petit, mais quand même). Vous comprenez que j’ai raison, me réveiller tôt  dans de telles circonstances, ce serait carrément du suicide.

Étrangement, je l’ai déjà fait et ça ne m’a pas tué, au contraire ces jours là j’ai été productive et efficace. Mais hors de question pour moi de changer ma vision. Si  je retire cet élément de mon identité de dormeuse, qu’est-ce que je vais devenir? Alors que je m’organise pour échouer, je garde mon réveil à la bonne heure de réveil et je l’éteins quand il sonne. Et je rêve de me réveiller tôt, mais là même chose se produit à chaque fois. Et heureuse de me connaître aussi bien, je dis à mes amis, je vous avais bien dit que je suis comme ça, vous devez me croire.  

Je raconte cette histoire si souvent que j’ai fini par y croire. Je partage de temps en temps ma volonté de faire mieux. Mais le miracle ne vient pas, il ne viendra pas parce que ma vraie prière est que je veux rester moi c’est plus facile. D’où viendrait le miracle alors que ma vraie prière est que rien ne change? D’où viendrait mon miracle alors que je tiens à mes vêtements de victimes ? Victimes de ma sortie d’hier soir, Victime de Netflix, victime du monde moderne. Si je me réveille tôt de quoi vais je bien pouvoir me plaindre? Je n’aurais rien à accuser pour les choses importantes que je n’ai pas faire. Je ne pourrais plus dire je ne me suis pas réveillée tôt pour écrire et avancer sur mes projets parce que…. J’ai une excuse béton. Qui met de côté un ouvrage en béton pour un terrain vide? Pas moi!

Je me demande qui je trompe? Qui trompons-nous lorsque nous construisons nos barrages anti miracle? Dans  le cas de Toto, il doit garder son identité de Toto. Alors, il n’étudie pas. Être un bon élève ne fait pas partir de ses objectifs. Il est doué pour déjouer les punitions et comme son identité est associée aux punitions, il a arrêté d’envisager le monde qui existe hors de celle-ci. Toto n’est pas bête. Il a une identité déformée. Comme beaucoup d’entre nous. Dans mon cas, Je suis capable de me réveiller aux aurores tous les jours de la semaine sans que ça ait aucun impact sur ma santé. Je fais du yoga, je médite, je fais des exercices de respiration, je fais du sport, je sais faire des microsiestes. Ce n’est pas donc pas mon horaire de coucher qui pose problème. Mais le niveau de résistance que j’applique à la réalisation de mes rêves. Je dois entretenir ma base de données d’excuses. Alors je ne fais pas d’effort et je sors le discours de la victime. 

Qu’est ce que vous aimeriez faire et que vous n’arrivez pas faire? Quelle est votre identité dans cette activité? Parce que ce qui vous donne la force d’agir c’est l’identité que vous acceptez. Si vous voulez réussir, vous devez accepter de ne plus être “VOUS”. Si vous voulez changer, vous devez accepter de porter de nouveaux vêtements. Vous devez aussi savoir que ces vêtements ne feront pas l’unanimité. Personne n’aura pitié de vous. On vous trouvera trop dur avec vous-même, on vous dira peut-être que vous en faites trop. Mais si vous avez accepté l’identité de la réussite, vous resterez debout et un jour, de nouveaux équipiers, de nouveaux amis, de nouveaux commentaires arriveront. Vous aurez changé pour vous, vous aurez réussi. Vous aurez abattu le barrage anti miracle. Ne restez pas “VOUS” parce que ça arrange tout le monde. Devenez-vous parce que vous avez la puissance qu’il faut pour devenir ce que votre entourage ne connait pas de vous ? Ne soyons pas comme Toto, changeons nos rêves, passons de je veux éviter la punition, je veux expliquer mes échecs à je veux réussir.

D’ici à ce que je devienne MON VRAI MOI, je vous aime un peu, beaucoup, passionnément, mais pas à la folie.

Image par Steve Buissinne de Pixabay

Bien qu’epineux: Ne punissez pas votre chemin

Hello les gribouilleurs,

C’est l’un de ces jours où écrire est la dernière chose que j’ai envie de faire, mais assurément la seule chose que j’ai besoin de faire. J’ai mal à la tête. J’ai du mal à classer cette journée parmi les plus productives de ma vie et pourtant j’ai passé une journée pour laquelle je suis reconnaissante. Oui j’ai vécu de beaux moments. En fait mis à part le vertige, quelques douleurs et un léger mal de tête, tout était merveilleux. Mais j’ai emballé cette journée dans un vilain papier venu de mon passé et chargé de mille et une question et conclusion. Des conclusions qui chantent mon inadéquation et des questions qui me demandent ce que je fais sur cette terre.

Oui j’ai reparlé à un ex. Je ne vous parlerai pas de l’histoire derrière, mais j’aimerai vous eu parler du fardeau dont je me suis muni parce que l’histoire n’était pas assez à mon goût. Je voulais qu’on se marie parce que ça aurait fait bien. Je voulais qu’il m’aime parce que j’aurai pu me débarrasser du sentiment que j’avais d’avoir atterri sur la mauvaise planète. Mais ça ne s’est pas passé comme ça et je lui en ai voulu. J’en ai voulu à Dieu un peu plus. Mais ça, c’est une autre histoire.

J’ai dû passer par un chemin plein de larmes. La douleur sillait chaque parcelle de mon cœur et pourtant tous les matins j’allais travailler. La douleur me paralysait parfois tellement elle était forte et pourtant tous les jours je priais et je croyais qu’un miracle arriverait. Et le miracle est arrivé, j’ai recommencé à respirer sans l’assistance des mantras. J’ai recommencé à avoir des étincelles dans les yeux et à croire que le prince charmant et je ne sais quel autre fantasque existaient et j’ai repris la route. 

Cette route m’a emmené dans des coins merveilleux de ma vie. Et pourtant chaque fois que je me retournais, je trouvais des raisons de valider mon inadéquation. Je ne voulais pas donner à ce chemin amer les prémices de mes moments de miel. Je ne voulais pas que cette étape ait existé. Parce que si j’étais adéquate, je ne serai pas passée par là. Et alors qu’aujourd’hui je passe une excellente journée. Me voici à nouveau en train de reprocher à mon chemin ce qu’il a été.

À votre avis quel bénéfice ai-je tiré de cette haine que je voue à ma propre histoire? Je ne tire aucun bénéfice et aucune leçon de valeur n’en sort. Alors aujourd’hui par ces mots, je fais un choix différent. Je remercie mon chemin, ce chemin-là. Parce qu’il m’a appris que peu importe la douleur, peu importe la profondeur de la nuit, le jour finit par se lever. Et que même dans les nuits les plus sombres, les étoiles continuent à briller. 

Aujourd’hui je vous propose de pardonner au chemin qui vous a conduit vers votre escale actuelle. Devant un échec, pestez si vous voulez. Criez, pleurez si ça vous fait du bien, mais ne punissez pas votre histoire, ne cherchez pas la machine à remonter le temps. Ne vous abreuvez pas de « et si ». Pardonnez votre chemin et toutes les personnes qui l’ont croisé. Faites le grand ménage dans votre cœur et poursuivez votre chemin avec des vêtements neufs et l’enthousiasme d’un enfant le premier jour de vacances. Vous trouverez alors la paix que je trouve alors que je  termine ce texte. Cette paix que nous méritons tous. D’ici là ,prenez soin de vous. Je vous aime un peu, beaucoup, passionnément, mais pas à la folie.